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Metal en fusion à la Philharmonie

Écrit par le 5 avril 2024


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D’où vient le metal ? L’exposition de la Philharmonie donne la réponse dès sa première salle. On y apprend que cette « musique du diable » tire son origine des Beatles, qui avec le morceau « Helter Skelter » datant de 1968 (sur l’album blanc), s’étaient permis un grand lâcher prise. John Lennon l’aurait qualifié de cri primal façon Arthur Janov…

On peut y voir l’expression de la plus grande bestialité générée par un groupe de rock : guitares saturées et voix à la limite de la brisure. Si la légende veut qu’il s’agisse d’une réponse au titre des Who « I Can See For Miles », l’idée du désordre et du chaos naquit sans doute d’abord dans l’esprit de Paul McCartney (auteur de la chanson), parce qu’il en avait assez d’être accusé de ne composer que des ballades.

Ce fut le point de départ d’un style violent comme jamais, aussitôt repris et développé par Led Zeppelin, Deep Purple et Black Sabbath. Ces trois groupes pionniers occupent aussi la première salle, ils sont les pères fondateurs du genre, avec une mise en lumière particulière du dernier. 

Car outre son talent pour déverser le bruit et la fureur, il apporte une dimension supplémentaire : la fascination pour le macabre et pour l’au-delà. Black Sabbath (« Messe noire » en français) est à l’origine un film (à sketches) d’horreur du réalisateur Mario Bava, ce sera le nom d’un groupe de rock anglais phare.

Les fans et les curieux y passeront des heures, à tout décortiquer.

Les fans et les curieux y passeront des heures, à tout décortiquer.© Joachim Bertrand / Philharmonie de Paris

Forces obscures

Tout début de l’expo, est installée une sculpture de Rodin « L’éternelle idole », qui peut surprendre : sa présence s’explique par l’amitié qui liait le sculpteur au maître de l’occulte Aleister Crowley. Fan de ce dernier, Black Sabbath se mit dans l’idée de reproduire l’oeuvre de Rodin pour la pochette d’un album, « The Eternal Idol », quinze ans après que Jimmy Page (le guitariste de Led Zeppelin) rachète son manoir, Boleskine House. Le metal est souvent associé aux forces obscures, comme s’il leur avait cédé son âme dans un pacte faustien pour un succès éternel.

Le metal (abréviation de heavy metal) est une expression artistique qui attire les foules avant de remplir les musées. Il y a chez les adeptes une fascination pour le noir et la mort. Apparu il y a presque soixante ans, le genre n’a cessé d’évoluer, de gagner en popularité et de se subdiviser en chapelles, la grande salle centrale autour de laquelle tourne l‘exposition nous en propose sept : death metal, black metal, nu metal, hardcore… Un chiffre hautement symbolique, si l’on se réfère aux sept archanges de l’Apocalypse, aux sept péchés capitaux ou aux sept jours de la création.

Peintures et guillotine

Sont exposés de nombreux tableaux et peintures, un autel érigé à Lemmy, l’éructeur-bassiste de Motörhead, la guillotine qu’utilisa Alice Cooper sur scène, la moto de Niki Sixx de Mötley Crue et aussi une incroyable collection de masques portés par Slipknot ou GWAR, sans oublier une maquette d’Alien de HR Ginger et une tapisserie de Druillet. Les fans et les curieux y passeront des heures, à tout décortiquer – entre autres, cet incroyable mur de pochettes de disques qui reprennent des tableaux de grand maître : Francisco de Goya, Gustave Doré, Eugène Delacroix…

C’est ainsi que le metal entend s’inscrire dans une tradition stylistique et veut marquer les esprits ou plutôt les provoquer, comme nombre formes d’art. Une démarche qui renvoie à l’amitié de Rodin pour le sulfureux Aleister Crowley ou à cette histoire de « Diabolicus in musica » (sous titre de l’expo), l’accord de quarte augmentée banni par l’église au XVIe siècle pour son effet démoniaque sur les sens. Quatre siècles plus tard, Slayer s’emparait de l’expression, pour nommer un de ces disques.

L’exposition propose en fin de visite une plongée immersive dans la foule du Hellfest, festival consacré au genre, au beau milieu d’un « pit » comme les fans qui bougent la tête en cadence en rythme l’appellent. Une expérience unique, celle de la musique du diable.

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