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Pierre Huyghe, rencontre du troisième type à Venise

Écrit par le 1 avril 2024


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On prétend souvent que les artistes français n’ont pas de succès à l’international. Il en est au moins deux qui contredisent cette théorie. Ils représentent une « french touch » contemporaine et voient leur travail exposé sur toute la planète. Les deux sont comme des cousins de la création, intéressés par la science, les nouvelles technologies, la faune et la flore exprimant une poésie contemporaine inédite.

Ils s’appellent Philippe Parreno (né en 1964) et Pierre Huyghe (né en 1962) et ont longtemps été très proches avant de s’éloigner afin que leur travail soit distingué. Parreno expose jusqu’au 7 juillet au Leeum museum de Séoul et ce sera le tour de Pierre Huyghe d’y montrer son travail en février 2025. En attendant, Huyghe est présent dans un one-man-show à la Pointe de la Douane, l’un des deux musées vénitiens de François Pinault.

Il y a des expositions qui donnent des réponses. Celle-ci est clairement conçue pour faire naître des questionnements. Ici tout est mystère. Même les textes qui accompagnent les installations sont abscons. Il n’empêche. « Liminal » – c’est le nom de cette grande envolée technico-poétique – est fascinante et même magique. L’ensemble est constitué de neuf installations monumentales, réalisées depuis une dizaine d’années, qui sont plongées dans la pénombre.

Sujets masqués

La première montre, sur écran géant, un personnage féminin masqué qui semble s’ébattre dans un désert et qui va évoluer en fonction de données retransmises par un capteur de sons et de lumières posté un peu plus loin. D’ailleurs, à la Pointe de la Douane, les sujets sont tous masqués. Ainsi du film montrant une guenon, dont la gueule est couverte d’un masque blanc du théâtre japonais. Elle est habillée et coiffée comme une petite fille et déambule, seule, dans un café de Fukushima, quelque temps après le tsunami. L’artiste a réalisé ce « Human mask », film de l’apocalypse, en 2014.

Camata, 2024, Courtesy of the artist, Galerie Chantal Crousel, Marian Goodman Gallery, Hauser & Wirth, Esther Schipper, and TARO NASU

Camata, 2024, Courtesy of the artist, Galerie Chantal Crousel, Marian Goodman Gallery, Hauser & Wirth, Esther Schipper, and TARO NASU© Pierre Huyghe, by SIAE 2023

Dans les salles du bâtiment vénitien circulent des personnages coiffés de masques dorés, comme des casques posés sur les yeux. Eux aussi transmettent de la data. Nombre des propositions de l’artiste sont évolutives, actionnées par l’intelligence artificielle.

L’oeuvre la plus mystérieuse est une allégorie de la prise de pouvoir de la machine sur l’homme. Il s’agit d’un film diffusé sur un écran XXL, là encore autogéré, qui montre une danse de robots autour d’un squelette dans le désert d’Atacama, au Chili (où vit aujourd’hui Huygue). Comme si les robots vainqueurs saluaient ce qui restait de l’Homo sapiens. L’artiste se défend de présager la fin du monde mais on ne peut s’empêcher de penser qu’il représente, hélas, un sombre avant-goût du futur.

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