Sciences Po : Jean Bassères devient administrateur provisoire

Il avait été à la manoeuvre pour préfigurer l’Institut national du service public qui a remplacé l’ENA. Il sera l’administrateur provisoire de Sciences Po.

Jean Bassères prend la tête du grand établissement, le temps que soit désigné celui ou celle qui succédera à Mathias Vicherat, qui avait démissionné le 13 mars sur fond de violences conjugales. C’est ce qu’indique le Journal officiel, ce mardi.

Diplômé de Sciences Po Paris, énarque et inspecteur général des Finances, l’ex-directeur général de Pôle emploi (devenu depuis France travail) assumera les fonctions de directeur de l’Institut d’études politiques et d’administrateur de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). Sa mission ne durera que quelques mois, puisqu’il ne sera pas candidat à la direction de l’établissement.

« Inverser la pente »

« Au coeur » de la feuille de route de l’administrateur provisoire, « il y aura, parmi les premières missions, celles de déterminer et d’identifier les conditions pour inverser [la] pente » actuelle, celle d’une forme de « dérive, liée à une minorité agissante et dangereuse à Sciences Po », selon Gabriel Attal.

Le Premier ministre avait fait un passage surprise devant le conseil d’administration de l’établissement, le 13 mars, en disant vouloir « inverser cette pente et faire respecter toujours partout nos principes républicains ».

« Les Français attendent que, lorsque de l’argent public est engagé pour financer les institutions, on garantisse à 200 % que les principes républicains sont respectés en tout lieu et tout le temps dans ces institutions », avait justifié Gabriel Attal avant de faire référence à « une expression célèbre [qui] dit que le poisson pourrit toujours par la tête ». « Je pense que c’est ça, ce que les Français sont en train de se dire. Donc, évidemment, ça ne peut pas rester sans réponse. » Le respect de ces principes républicains « devra faire partie du coeur de la feuille de route de la prochaine direction et des principaux objets de la sélection de la future direction », avait-il ajouté.

Une nouvelle équipe mi-septembre

La veille, une centaine d’étudiants avaient occupé l’amphithéâtre Boutmy dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ». Une étudiante de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a « été empêchée d’accéder à l’amphithéâtre » où se tenait l’action et « des propos accusatoires ont été prononcés » à la tribune « à l’encontre » de l’association, avait dénoncé Sciences Po sur le réseau social X (anciennement Twitter). « Ne la laissez pas rentrer, c’est une sioniste », avait-il été dit, selon l’UEJF. Lors du Conseil des ministres, Emmanuel Macron avait dénoncé des propos « inqualifiables et parfaitement intolérables ». Une enquête est en cours.

La procédure de sélection du successeur de Mathias Vicherat commencera par un appel à manifestation de candidatures avant un examen puis un vote par les conseils de Sciences Po. L’objectif étant qu’une nouvelle équipe de direction soit en place mi-septembre, pour démarrer l’année universitaire.