En ce moment

Titre

Artiste


Avec les JO de Paris 2024, Emmanuel Macron joue une partie de son héritage

Écrit par le 14 avril 2024



Il l’a promis à plusieurs reprises, presque comme un défi mais aussi et surtout pour afficher sa confiance et sa mobilisation face à l’événement planétaire que va vivre la France avec les JO. Face au scepticisme ambiant, Emmanuel Macron a assuré qu’avant l’ouverture des Jeux, il piquerait une tête dans la Seine, où doivent se dérouler plusieurs épreuves. « Et comment ! Oui, j’irai », a-t-il lancé.

Mais en attendant une date exacte de la baignade présidentielle – qu’il s’est bien gardé d’avancer – , le chef de l’Etat veut « faire monter l’effervescence » vers un « été de sport et de fête mémorable », un « été de fierté française », insiste son entourage. Et tente, aussi, de jouer la cohésion dans un pays très divisé. Il doit être interviewé sur le sujet ce lundi matin sur RMC et BFMTV, depuis un lieu symbolique : le Grand Palais à Paris, qui va héberger des épreuves et, sur les bords de Seine, sera aux premières loges de la cérémonie d’ouverture – une gageure pour la sécurité.

Moins anxiogène

Emmanuel Macron accueillera lui-même la flamme olympique à Marseille, le 8 mai. Et l’ensemble du gouvernement est appelé à intensifier ses prises de parole et déplacements autour des JO. « Ces jeux doivent redonner beaucoup de fierté aux Français, tant ils illustreront ce que nous sommes, ce qui nous singularise mais aussi ce dont nous sommes capables », avance l’Elysée, quand le président de la République, lors des précédentes inaugurations ( village olympique , centre aquatique), a salué une « nation de bâtisseurs », des équipements « livrés en temps prévu et au budget prévu », avec des « matériaux durables ».

Alors que ses mandats ont été percutés par les crises – « gilets jaunes » , Covid , inflation, retour de la guerre en Europe -, il s’agit là pour lui de mettre en avant un événement jugé positif pour la nation et son rayonnement à l’étranger. Dans l’immédiat, cela lui permet d’aborder des sujets moins anxiogènes que la crise budgétaire. Ce qui ne sera pas si facile. Selon un sondage Ipsos- « La Tribune Dimanche », à peine 47 % des Français se disent « confiants » sur la « capacité du pays à organiser le bon déroulement des JO » et seuls 19 % ont un sentiment de « fierté », sur fond de préavis de grève dans la fonction publique.

« Il y a toujours un investissement présidentiel autour des grands événements sportifs, en particulier ceux qui mettent en jeu les équipes nationales », rappelle Bruno Cautrès , chercheur CNRS au Cevipof et enseignant à Sciences Po. « Pour les politiques, souvent perçus comme distants, c’est l’occasion de se montrer en phase avec un événement populaire », poursuit-il, soulignant un « grand classique de la communication d’Emmanuel Macron qui, en tribune, est un supporter comme un autre, tombe la veste, relève ses manches. » En témoignent ses récents clichés le montrant en train de boxer. Ceci dans un second mandat difficile, marqué par une majorité relative à l’Assemblée et une usure du pouvoir.

« Fil conducteur »

Avec le 80e anniversaire du Débarquement et les JO, Emmanuel Macron « va essayer de tirer un fil conducteur commun : celui d’une France qui n’est jamais aussi forte que quand elle est unie », analyse le politologue : « Et si les élections européennes se passent mal pour la majorité, la réussite des Jeux sera plus importante encore pour lui ». Une bouffée d’oxygène. « Cela abondera un peu dans le sens de son récit d’une France qui va de l’avant », poursuit Bruno Cautrès, même si les embellies sur la popularité en raison d’événements sportifs réussis sont généralement de très courte durée.

Ces Jeux , Emmanuel Macron les veut « iconiques, fédérateurs et utiles », martèlent ses proches. Ces derniers mois, il n’a cessé d’insister sur « tout l’héritage qui va rester au-delà des Jeux », citant les équipements et espérant « qu’on change les habitudes de la nation, avec le sport au coeur de l’éducation et de la prévention ». Avec leur réussite, ou pas, la trace qu’il laissera de ses dix ans au pouvoir ne sera pas la même. C’est une partie de son héritage politique qui se joue…



Source link

Donnez une note

Les opinions du lecteur

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


cinq × quatre =


Continuer la lecture