De la Corse aux Pyrénées, le renouveau du liège français

Le promeneur des forêts du Var, de Corse ou des Pyrénées peut tomber, au cours de ses pérégrinations, sur de majestueux chênes dont le tronc marron orangé se présente à vif, comme blessé, privée de sa carapace d’écorce. Nulle inquiétude à avoir. Il ne s’agit pas d’un acte de malveillance ou d’une maladie touchant cette espèce méditerranéenne endémique, mais d’un signe prouvant que la production de liège connaît un second souffle dans le pays. Et c’est, d’un point de vue environnemental, une bonne nouvelle.

Présente dans quelques pays du pourtour de la Méditerranée, l’exploitation de l’écorce du chêne-liège est attestée dès l’Antiquité, à Rome ou en Grèce, où le matériau servait déjà à boucher les amphores ou à élaborer du matériel de pêche. Mais c’est au XIX^e siècle que la production du liège connaît un essor important, portée par un secteur vinicole en pleine croissance et par ses qualités reconnues pour la fabrication des bouchons. La France comptait ainsi jusqu’à 200.000 hectares de suberaies – du nom latin de l’arbre, Quercus suber – en exploitation pour extraire ce matériau des troncs.