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Dix romans pour les vacances de printemps

Écrit par le 2 avril 2024


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Roman français singulier, thriller suisse, grand roman américain, roman fantastique polonais, première oeuvre ultrasensible, satire politique, fable sentimentale, saga historique, Ovni islandais et conte féministe suédois : les Echos vous proposent un choix de dix lectures addictives pour égayer les congés du mois d’avril.

« L’origine des larmes » de Jean-Paul Dubois

Il y a de quoi verser des larmes en découvrant le sombre destin de Paul, héros du nouveau roman de Jean-Paul Dubois. Ce fabricant de housses mortuaires est l’auteur d’un crime singulier : pour se venger d’un père toxique et sadique qui lui a pourri la vie, il lui tire deux balles dans la tête, sauf que l’homme qu’il vise est déjà mort. Ainsi commence l’histoire mi-tragique, mi-comique d’un vrai faux parricide dans une France futuriste inondée de pluie. Derrière son spleen infini, « L’origine des larmes » déploie une dérision salutaire, un humour noir d’encre et une poésie aux mille nuances de gris qui apparaissent comme autant de bouées de sauvetage. Un livre aussi bouleversant que réjouissant. Ph.C.

Editions de l’Olivier, 246 p., 21 euros

« Un animal sauvage » de Joël Dicker

Il ne faut pas se fier au volume du dernier Dicker, bien moins épais que ceux qui ont assis sa réputation de maître du suspense. « Un animal sauvage » a beau faire moins de 400 pages, il se révèle tout aussi addictif que certains pavés du Suisse. Ses personnages, qui évoluent de Saint-Tropez à Genève en passant par un village de carte postale de Toscane, semblent très clichés mais leur apparence lisse et glamour dissimule des personnalités retorses. A l’image de cette Maison de verre qu’habite le super-couple Braun, un spectaculaire cube transparent perdu dans la forêt mais ouvert au regard des voyeurs. Il suffira de vingt jours pour que la vitrine que présentent Madame l’avocate et Monsieur le banquier explose sous le coup des révélations et des fantômes du passé. I.L.

Editions Rosie & Wolfe, 398 pages, 23 euros

« On m’appelle Demon Copperhead » de Barbara Kingsolver

La grande romancière américaine Barbara Kingsolver a obtenu le prix Pulitzer pour cette transposition de « David Copperfield » dans l’Amérique rurale contemporaine. Il ne s’agit pas d’un simple clin d’oeil : l’autrice de « L’Arbre aux haricots » suit fidèlement la trame de Charles Dickens et remet ses multiples personnages au goût du jour. Il n’est pas nécessaire néanmoins d’avoir (re) lu le chef-d’oeuvre du génie anglais pour apprécier ce prodigieux roman de 600 pages. Comme Dickens, l’autrice entend « dénoncer la pauvreté systémique » et « ses effets dévastateurs sur les enfants de la société de son temps », en ciblant davantage les maux du monde rural. Drogues, pauvreté, violence des hommes et résilience des femmes : une remarquable mise en abîme des injustices de notre temps. Ph.C.

Traduit par Martine Aubert, Albin Michel, 624 p., 23,90 euros

« Le banquet des Empouses » d’Olga Tokarczuk

Dans « Sur les ossements des morts », les animaux d’une région forestière se vengeaient des chasseurs, en les massacrant les uns après les autres. Dans « Le Banquet des Empouses » , le nouveau roman d’Olga Tokarczuk, des esprits sont à l’oeuvre pour punir la gent masculine dans son ensemble. Et pas n’importe quels esprits : démones nées dans le giron de la déesse Hécate, les Empouses sont sans pitié. Leur cible, un village des montagnes de Basse-Silésie peuplé de tuberculeux misogynes en ce début du XXe siècle. Conte noir féministe déguisé en roman nostalgique, « Le Banquet des Empouses » est un régal. Ph.C.

Traduit par Maryla Laurent, Editions Noir sur Blanc, 298 p., 23 euros.

© Editions Noir sur Blanc

« Ceux qui appartiennent au jour » d’Emma Doude van Troostwijk

Dans « Ceux qui appartiennent au jour » , une jeune femme retrouve le presbytère où elle a grandi. Là où son père est toujours pasteur et son frère s’apprête à la devenir. En une série de fragments qui sont comme des instantanées, Emma Doude van Troostwijk montre les silences, les complicités et les doutes de ses protagonistes. Elle s’attache à suivre avec beaucoup de délicatesse le regard de son héroïne si sensible aux odeurs de l’enfance ou du dimanche matin. Tableau animé, à la fois déroutant et attachant, son coup d’essai interroge sur la mémoire, celle que l’on garde et celle que l’on perd. Sur ce en quoi on peut croire encore. Cette entrée en littérature atmosphérique paraît bien plus qu’une promesse. A.F.

Les Editions de Minuit, 176 pages, 17 euros

« D’or et de jungle » de Jean-Christophe Rufin

Depuis sa somptueuse villa de Santa Monica, le quinquagénaire Marvin Glowic, créateur du moteur de recherche Golhoo, rêve de prolonger sa colossale influence économique par un pouvoir politique. Jusque-là, le gouvernement fédéral et la Californie ont laissé en paix les Gafam, mais les menaces de régulation se précisent. D’autant que Glowic se passionne pour le sujet éthiquement sensible de l’homme augmenté. « Pour se soustraire à l’Etat, il faut en avoir un », décrètent les patrons libertariens. Brunei est une cible idéale par sa taille, son système figé et ses fractures communautaires. L’Académicien a relu le b.a.-ba de la littérature insurrectionnelle pour mieux imaginer un coup d’Etat 2.0. L’ex-diplomate avertit que, si les opinions n’y prennent pas garde, son scénario catastrophe pourrait se réaliser « ailleurs qu’à Brunei sans doute, demain peut-être… » I.L.

Calmann-Lévy, 442 pages, 22,50 euros

© Calmann-Lévy

« Melody » de Martin Suter

Pas d’éléphant rose comme dans son précédent roman, « Eléphant » (2017), mais un autre mirage, celui d’une femme énigmatique et fascinante : l’écrivain suisse sexagénaire Martin Suter signe avec « Melody » un nouvel opus plein de malice. Moins alambiquée en apparence qu’à l’accoutumée, son intrigue, hautement sentimentale, nous offre une étourdissante réflexion sur les rapports entre vérité et fiction, jeux de pouvoir et fantasmes amoureux. Hanté par le souvenir de sa mystérieuse amante, disparue la veille de son mariage, un homme de pouvoir parvenu au soir de sa vie se confie à son jeune secrétaire. Ce dernier saura-t-il mener l’enquête et démêler le vrai du faux ? Avec ses coups de théâtre en cascade, la fin du roman est digne d’une intrigue d’Agatha Christie. Ph.C.

Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, Phébus, 368 pages, 23 euros.

« La Louisiane » de Julia Malye

« La Louisiane » est un roman d’aventures totalement féminin. L’auteure nous embarque sur le vaisseau « La Baleine », en 1720, avec une centaine de femmes « volontaires » sélectionnées par la supérieure de la Salpêtrière pour rejoindre la terre d’Amérique et épouser un colon français. Dans cette épopée, les hommes ne sont au mieux que des personnages secondaires, poussés à l’exil par la nécessité ou l’appât du gain. Julia Malye met en scène trois héroïnes attachantes : une jeune femme condamnée pour avortement ; une orpheline de douze ans ; et une aristocrate neurasthénique rejetée par sa famille. Il leur faudra beaucoup de courage pour survivre à la traversée de trois mois, puis au régime d’épouse reproductrice auquel elles sont soumises une fois débarquées en Louisiane. Ph.C.

Stock, 560 pages, 23,90 euros.

« Mon sous-marin jaune » de Jón Kalman Stefánsson

A sept ans, il a été sauvé par les Beatles… Le jeune Islandais a perdu sa mère, morte d’un cancer. Il n’arrive pas à communiquer avec un père dévasté et brutal. Sa lecture précoce de la Bible lui fait prendre en grippe un Eternel qui n’est que colère. Alors qu’il roule vers les fjords de l’Ouest, les quatre Beatles, tout juste séparés en cette année 1970, se matérialisent à l’arrière du car et créent une chanson sur l’amitié rien que pour lui. 52 ans plus tard, le narrateur, double de l’écrivain, est devenu un poète et romancier reconnu. Le petit garçon qui sommeille en lui l’a conduit en cette chaude journée d’été dans un parc de Londres pour rencontrer Paul McCartney et faire le point sur sa vie. Ce dernier est justement assis sous un arbre à rêvasser… « Mon sous-marin jaune » est un roman fantasque et lumineux qui met en scène l’enfant-homme face à ses rêves… Ph.C.

Traduit par Eric Boury, Christian Bourgois, 408 p., 22 euros

© Christian Bourgois Editeur

« Les filles du chasseur d’ours » d’Anneli Jordahl

A la ville, on craint les soeurs Leskinen, ces furies qui, la belle saison venue, débarquent en meute au marché, silhouettes à moitié nues dans leurs guenilles, hirsutes, provocantes, et semblant étrangères à toute espèce de règle sociale. Elles sont cruelles, haïssent leur mère et vénèrent leur père, légendaire chasseur d’ours disparu lors d’une ultime battue. Il y a du Rabelais dans « Les filles du chasseur d’ours » , récit drôle et féroce qui fait écho à un classique de la littérature finlandaise du XIXe siècle, « Les Sept Frères », racontant l’épopée de sept orphelins en rupture de ban. Sauf que dans ce conte moderne, ce sont des filles qui ont créé au coeur de cette nature sauvage admirablement décrite par Anneli Jordahl un monde à elles. Des filles qui auraient brisé le moule dans lequel la société les contraint pour retrouver la vraie nature féminine, débordante de force et d’énergie. N.B.

Editions de L’Observatoire, 448 pages, 23 euros.

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