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Famille d’Exéa, premier vignoble en France à afficher le Planet-score

Écrit par le 29 janvier 2024


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La tour de Montrabech surplombe la vaste plaine languedocienne, interrompue au loin par la chaîne des Pyrénées et la montagne Noire, dernier contrefort du Massif central. L’édifice carolingien offre un point de vue unique sur un domaine qui l’est tout autant, par son ancienneté et par son emprise : 600 hectares dont 240 ha de vignes d’un seul tenant et 150 ha de champs d’oliviers, de céréales et d’amandiers. Le vignoble Famille d’Exéa, qui se déploie tout au long du canal du Midi, se situe au carrefour des appellations corbières et minervois. Prendre de la hauteur permet aussi de sentir le terroir sur sa peau : les caresses du soleil méridional comme, en cette matinée d’hiver, les bourrasques glacées du cers, vent de terre venu du nord-ouest.

Anne Besse pointe du doigt les sites historiques qui se dressent sur les anciennes seigneuries, propriété de la famille d’Exéa depuis le début du XIXe siècle. Au premier plan, le Château de Sérame servait de résidence principale aux générations qui l’ont précédée, jusqu’à celle de ses grands-parents. Lorsque, en 2015, le fermage confié au groupe Dourthe prend fin, ce n’est pas seulement une propriété viticole qu’elle, son frère et ses deux soeurs décident de reprendre en mains, mais un lieu « chargé des souvenirs d’enfance » où ils passaient leurs étés, entourés d’une ribambelle de cousins.

Leur projet ? Transformer cet héritage en « un lieu dédié à la préservation de l’environnement », qui prend au sérieux « sa responsabilité sociétale ». Pour s’y consacrer entièrement, Anne Besse vend son cabinet d’expertise comptable parisien. D’importants investissements sont tout de suite réalisés pour replanter une cinquantaine d’hectares et généraliser une irrigation « calibrée et modérée ». L’objectif n’est plus aux rendements élevés – longtemps seule vocation de la région – mais à « la survie de la vigne ».

Ecologie intégrale

La mue qualitative s’opère véritablement en 2020 avec le début de la mise en bouteilles et l’arrivée d’une nouvelle équipe, qui passe de 9 à 30 personnes. A sa tête, Aymeric Izard est chargé de mettre en oeuvre « un nouveau modèle d’écologie intégrale ».

Si le vignoble est certifié en agriculture biologique depuis 2013, celui-ci veut aller plus loin. Avec l’aide de Sébastien Segonne, chef des cultures, il convertit 15 ha en biodynamie. Ces deux anciens du Domaine d’Aussières (167 ha appartenant aux Domaines Barons de Rothschild) ont l’expérience du « détail à grande échelle ».

Pour recréer un écosystème équilibré, 10.000 végétaux de tailles variées sont plantés. Cistes de Montpellier, grenadiers sauvages ou micocouliers de Provence offrent un abri aux prédateurs des insectes ravageurs de la vigne, cassent les courants d’air frais et apportent une ombre précieuse. Leur floraison étalée fait le miel des abeilles toute l’année.

Afin de désherber tout en limitant le travail mécanique des sols, qui les appauvrit, les tasse et alourdit le bilan carbone, 800 brebis arpentent les parcelles de la chute des feuilles jusqu’au débourrement de la vigne. Elles engloutissent 4 kg d’herbe par jour, rejetant l’équivalent en fumure !

Famille d’Exéa est ainsi devenu en juin dernier le premier domaine viticole en France à afficher le Planet-score, un label qui s’inspire du Nutri-score pour noter l’impact environnemental global des produits alimentaires en prenant en compte l’absence de pesticides mais aussi le respect de la biodiversité et les actions contre le changement climatique.

Permaculture et levures indigènes

Témoin décati de la grande époque viticole du Languedoc, le Château de Sérame garde pour l’instant ses volets clos – il pourrait devenir un hôtel – mais le hameau qui l’entoure a repris vie. Outre la cuverie et les bureaux, il abrite un potager en permaculture qui fournit fruits et légumes bio au foodtruck ouvert pour des événements organisés tout au long de l’année et tous les jours à la belle saison.

Dans la boutique sont proposées les cuvées en AOP corbières et IGP pays-d’oc sous le nom de Château de Sérame et celles en AOP minervois avec l’étiquette Château d’Argens (deux autres gammes sont réservées à la grande distribution).

Et la dynamique équipe ne compte pas s’arrêter là. Pour preuve, le Nature d’Argens, un assemblage de grenache et de syrah vinifié en levures indigènes et avec une dose minimale de sulfites. La capsule a été remplacée par de la cire naturelle et l’étiquette imprimée avec des pigments issus de végétaux ou de minéraux. En bouche, sa gourmandise et sa suavité séduisent, s’échappent du verre des notes de framboise et de violette. Sans doute, pour Anne Besse, le parfum d’un paradis retrouvé.

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