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Le RN tenté de supprimer les régions

Écrit par le 11 avril 2024


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Supprimer « l’échelon politique de la grande région » pour réduire le déficit public ? C’est la proposition radicale formulée ce jeudi sur RMC par Jean-Philippe Tanguy, le député du RN de la Somme. Il faut faire « collaborer les départements entre eux, ça suffira amplement », a-t-il estimé, revendiquant vouloir s’attaquer aux « grands tabous de Bercy », en premier lieu le « mille-feuille administratif ».

L’idée n’est pas neuve à l’extrême-droite: elle figurait dans le programme présidentiel de Marine Le Pen en 2017, mais avait disparu à l’occasion de la dernière élection présidentielle de 2022. Avant de faire son retour aujourd’hui en plein marasme budgétaire. « Effectivement, ce n’était pas une urgence en 2022, confie-t-on au sein du groupe RN à l’Assemblée, mais vu l’urgence des finances publiques, disons que la question se repose sérieusement ».

Le RN défend l’instauration d’un « conseiller territorial » en lieu et place des conseillers régionaux pour siéger à la fois dans les conseils départementaux et dans les futures instances régionales qui ne seraient plus des structures administratives.

Pas gravé dans le marbre

« Nous sommes des départementalistes dans l’âme », explique Sébastien Chenu, député RN et ancien candidat aux élections régionales dans les Hauts-de-France qui précise : « Il faut un conseiller départemental élu par canton. Il pourrait siéger en format régional pour décider des affaires de la région qui sont en fait des structures de fléchage budgétaire ». Dès lors, plus besoin d’hémicycle régional, voire de régions tout court, contrairement à ce qu’avait semblé sous-entendre Marine Le Pen en 2022.

La prétendante à l’Elysée plaidait alors, au nom de la « diversité », pour un retour du nombre de régions à 22, contre 15 actuellement. « Ce n’est pas gravé dans le marbre, on doit encore consulter », nuance aujourd’hui son entourage. Quant à l’initiative de Jean-Philippe Tanguy, elle n’aurait pas été évoquée lors de la réunion de groupe à l’Assemblée mardi dernier.

Démétropolisation

Jean-Philippe Tanguy « n’a pas été clair, nous voulons revenir au nombre initial de régions en les maintenant. La nouveauté, c’est surtout le conseiller territorial qui doit siéger à la fois dans le département et à la région », s’agace un député RN à l’évocation de ce grand soir territorial. « Ce n’est pas qu’une question de recherche d’économie mais aussi d’aménagement du territoire. Il faut donner de la rationalité et de la lisibilité aux gens », complète Sébastien Chenu qui estime de 200 à 300 millions, les économies qui pourraient être réalisées. En 2021, les régions employaient 97.100 agents.

« Comme d’habitude, les propositions de l’extrême droite sont des élucubrations et non des solutions », déclare aux « Echos » Carole Delga, la présidente socialiste de l’association Régions de France et du Conseil régional d’Occitanie.

Au-delà de l’argument financier, le RN parie sur le sentiment d’abandon qui règne dans les territoires, hors des métropoles, en se présentant comme le parti du bon sens. Une stratégie électorale qui s’appuie sur le concept de « démétropolisation ». « Je dis souvent qu’on a supprimé le garde champêtre pour mettre des directeurs de la communication partout en France. Je n’en vois pas l’utilité », a ironisé Jean-Philippe Tanguy sur RMC qui propose, par ailleurs, de « réduire fortement » le nombre d’intercommunalités, « trop grosses ou trop chères, avec beaucoup de dépenses de fonctions support ».

Rapport Woerth

Une telle réforme de la structure territoriale aurait nécessairement un impact et supposerait un transfert massif de compétences. « Techniquement, transformer les régions en établissements publics à compétences limitées, pourrait être une voie intermédiaire possible à leur suppression », imagine un cadre du RN. « Il y aura du cas par cas par région, il faudra lancer une série de réflexions », nuance-t-on au sein du groupe RN à l’Assemblée, en évoquant notamment l’Alsace et la Normandie.

« Il y a ce que l’on peut faire tout de suite, la fusion des mandats, et les réformes structurelles qui en découleront forcément », nuance Jean-Philippe Tanguy auprès des « Echos ». Le parti donne rendez-vous à la remise du rapport de la mission menée par le député Eric Woerth (Renaissance) sur la décentralisation, en mai prochain. Eric Woerth a réaffirmé, lors d’une audition à l’Assemblée nationale fin mars, qu’« on ne supprimera pas de strates de collectivités locales », mais qu’il « fera des propositions » sur le conseiller territorial.

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