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Un Festival d’Avignon 2024 à l’affiche flamboyante

Écrit par le 3 avril 2024



Les Cassandre prédisaient que les JO de Paris auraient raison du Festival d’Avignon. Il n’en est rien. La 78e édition, qui met à l’honneur l’espagnol et associe le chorégraphe Boris Charmatz à la programmation, aura bien lieu. Elle commencera plus tôt que d’habitude, le 29 juin, et se terminera le 21 juillet, soit deux jours de plus que l’an dernier. Il y aura 37 événements, dont 35 spectacles et 2 expositions et des séries plus longues.

Le directeur du Festival, Tiago Rodrigues, a placé ce millésime 2024 sous le signe de la quête des mots, de « la fête de l’art vivant » et de « la découverte de l’inconnu ». Il a dévoilé, le 3 avril à Avignon, un programme alléchant comportant beaucoup d’inédits : 84 % de créations, dont 50 % de premières mondiales. Comme en 2023 prévaut un mélange d’audace et d’équilibre : parité totale des artistes invité(e) s (19 femmes et 19 hommes), 51 % de théâtre et 49 % de spectacles pluridisciplinaires (danse, cirque, spectacles musicaux), presque autant d’artistes français que d’étrangers…

A qui sera confiée la Cour d’honneur en ouverture ? A l’une des artistes espagnoles les plus réputées : l’iconoclaste Angelica Liddell présentera sa nouvelle création « Dämon. El Funeral de Bergman », hommage forcément décalé à l’artiste suédois, convoquant la mort et ses fantômes (du 29 juin au 5 juillet). Un autre lieu magique, la Carrière de Boulbon, accueillera la Comédie-Française avec une création de Tiago Rodrigues « Hécube, pas Hécube », d’après Euripide. La grande tragédienne du Français, Elsa Lepoivre, endossera le rôle-titre, entourée de Denis Podalydès et d’Eric Genovese (du 30 juin au 16 juillet).

Deux créatrices majeures de la scène française présenteront leurs nouveaux spectacles : Séverine Chavrier, directrice de la Comédie de Genève, créera en première mondiale à la FabricA, « Absalon, Absalon », adaptation du roman âpre de William Faulkner autour de la guerre de sécession (de 29 juin au 7 juillet). Caroline Guiela Nguyen, directrice du TNS, montrera « Lacrima », histoire de la confection d’une robe de mariée, au Gymnase du Lycée Aubanel (du 1er au 11 juillet).

Finir le pont avec « Quichotte »

Il s’est presque installé à Avignon avec son projet « Démonter les remparts pour finir le pont »… Après « Le Songe » de Shakespeare, Gwenaël Morin s’attaque, dans le jardin de la rue de Mons, à un classique espagnol, « Quichotte », de Cervantès… pour mieux le bousculer et l’exalter sans doute (du 1er au 20 juillet). Le spectacle comptera dans sa distribution (réduite) la fascinante Jeanne Balibar. A la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Mohamed El Khatib, héraut d’un théâtre documentaire ultrasensible, nous invitera à découvrir « La vie secrète des vieux » (du 4 au 19 juillet).

A la mi-juillet, la star polonaise Krzysztov Warlikowski prendra le relai d’Angelica Liddell avec « Elizabeth Costello. Sept leçons et cinq contes moraux », inspiré de l’oeuvre de J.M. Coetzee (du 16 au 21 juillet). De son côté, Lorraine de Sagazan, qui vient de triompher au Vieux-Colombier avec « Le Silence », prendra ses quartiers au Gymnase du lycée Aubanel pour présenter son « Léviathan », pièce questionnant le système judiciaire (du 15 au 21 juillet).

Les festivaliers ont par ailleurs rendez-vous avec deux spectacles intéressants en langue hispanique : « Historia d’un senglar (o alguna cosa de Ricard), adaptation de « Richard III » de Shakespeare par l’Uruguayen Gabriel Calderon au Théâtre Benoît XII (12 et 21 juillet) ; « Une Ombre vorace », intrigante variation sur « L’Ascension du Mont Ventoux » de Pétrarque par l’Argentin Mariano Pensotti (dans divers lieux, du 2 au 20 juillet).

Deux cents danseurs

Après une programmation danse en demi-teinte l’année passée, cette édition était attendue de pied ferme. Boris Charmatz, le Français à la tête du Tanztheater de Wuppertal, investit le Stade de Bagatelle d’Avignon avec « Cercles », « surgissement chorégraphique en plein air qui se construit au fil des jours ». Soit un groupe de 200 amateurs et professionnels présentant une collection de danses en cercles (du 29 juin au 1er juillet).

On pourra voir également la reprise de « Liberté Cathédrale » créé à Wuppertal l’automne dernier (du 5 au 9 juillet). Enfin, le chorégraphe proposera « Forever », immersion de 7 heures dans la pièce de Pina Bausch, « Café Müller » (du 14 au 21 juillet). « Il sera présent du dernier au premier jour du festival », s’est amusé Tiago Rodrigues lors de sa conférence de presse.

La turbulente et passionnante espagnole La Ribot crée « Juana Ficcion » avec Asier Puga, union de la danse et de la musique « pour donner une existence poétique à la reine Jeanne Ière de Castille » (du 3 au 7 juillet). Noé Soulier, un des chorégraphes français les plus talentueux, convie Bach et son « Art de la Fugue » joué en live par l’ensemble Il Convito. « Close Up », pièce pour 6 danseurs, est une promesse de beauté en mouvement (du 15 au 20 juillet).

« The Disappearing Act » de Yinka Esi Graves propose un dialogue entre l’art flamenco et la présence africaine en Espagne. Enfin on se réjouit de retrouver Baro d’evel, duo qui réunit Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias, entre danse, performance et cirque. « Qui som ? », leur nouvel opus, promet « vertige et émerveillement » (du 3 au 14 juillet). Presque un sous-titre pour ce 78e festival.

78e Festival d’Avignon, du 29 juin au 21 juillet, festival-avignon.com/



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